La première guerre mondiale

Le 23  septembre 1913 arrivait un premier groupe de religieuses : Mère Ste Timothée, Mère St Paul Robert, Mère de Sienne, Mère Marie Eustelle, Mère Marie Flavien, Mère Marie Ferdinand, Mère St François, Sœur Claudine, Sœur Lucie, Sœur Berthe et Sœur Agnès. Dès le début octobre, l’institution qui s’était mise sous le patronage de « Jeanne d’Arc » ouvrait ses portes à 87 élèves.

 

La première année scolaire fut excellente à tous points de vue. Mais à peine était-elle terminée que la Grande Guerre éclata. Que convenait-il de faire ? Déjà, la plupart des religieuses avaient rejoint la Maison-Mère pour les vacances.

 

Quant à celles qui restaient, loin d’abandonner leur poste, elles servaient la patrie à leur manière, en hébergeant des réfugiés fuyant l’envahisseur ou en se mettant au service des soldats qu’elles devaient loger avant leur départ pour le front.

 

En octobre, les classes reprirent comme elles purent, avec des externes seulement. Mais la guerre et l’occupation se prolongeaient indéfiniment et le nombre des élèves diminuait peu à peu : les unes gagnaient la France Libre par des trains spéciaux que l’ennemi expédiait par la Belgique, l’Allemagne et la Suisse ; d’autres, restées à Cambrai, n’osaient plus venir en classe par crainte des bombes.

 

C’est alors que quelques unes des religieuses se déplacèrent, et allèrent dans les différentes familles des élèves pour leur donner l’enseignement que celles-ci ne pouvaient venir chercher à « Jeanne d’Arc ».

 

Un jour, l’institution, expulsée de ses locaux, dut céder aux troupes d’occupation ; on se retrancha alors      dans l’aile gauche de la Maison-Mère des Augustines. Il n’y eut plus alors que les leçons données à domicile.

 

En septembre 1918, avec toute la population cambrésienne, les religieuses furent déportées en Belgique dans la partie de la province de Liège qui confinait au territoire allemand. Elles y restèrent bien après la signature de l’armistice jusqu’au jour où, les communications étant suffisamment rétablies, elles purent enfin regagner la Maison-Mère. C’était en janvier 1919.

 

A Jeanne d’Arc, faut-il le dire, tout était à refaire. Les appartements envahis, dégradés et transformés par les troupes allemandes jusqu’à leur départ forcé le 18 octobre 1918 avaient été occupés tout de suite par l’armée anglaise, nullement pressée d’en sortir. Il fallait obtenir l’évacuation de l’immeuble, puis le restaurer complètement et remplacer le mobilier brisé ou brûlé.

 

D’autre part, on devait nécessairement recruter une nouvelle promotion d’élèves et reconstituer une nouvelle équipe éducative car les privations et les angoisses supportées durant ces longs mois d’épreuve, avaient amené la mort prématurée de Mère Marie-Flavien et sérieusement ébranlé la santé de plusieurs autres religieuses.

C’est ainsi que le 12 mars 1919 arrivaient à Cambrai de nouvelles religieuses, ayant à leur tête Mère St Calliste Hugues. Elles consacrèrent le printemps et l’été de cette même année au relèvement matériel de l’école.

 

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